Fantaisie pour grand orchestre, composée à Oustiloug en mai et juin 1908, dédiée à Nadia et Maximilien Steinberg et publiée en 1910.
Première exécution le 6 février 1909 sous la direction d’Alexandre Siloti, dans le cadre des Siloti Concerts. Une première date donnée par Stravinsky dans un de ses livres, le 17 juin 1908, nous semble incorrect (White).
Toujours avec cette date du 17 juin 1908, Glazounov aurait assisté au concert et fit ce commentaire : « Pas de talent : seulement de la dissonance ! »
Les Steinberg n’apprécièrent pas « Feu d’artifice » - ni au moment de leur mariage ni après.
Michel Dimitri Calvocoressi écrit dans la revue Comœdia Illustré :
« Bientôt après, à son dernier concert, M. Hasselmans a fait entendre une œuvre nouvelle de M. Igor Stravinsky, l’auteur très célèbre du ballet « L’Oiseau de feu ». Cette œuvre, cette œuvrette plutôt, est une esquisse orchestrale intitulée « Feu d’artifice » et qui se recommande d’une ingéniosité, d’une virtuosité d’exécution remarquables. Pourtant, l’invention en reste un peu menue ; on dirait une pochade plutôt qu’une réalisation définitive, une étude pour une composition plus importante.
Au demeurant, l’habile et charmant musicien qu’est M. Stravinsky a fait passer à son auditoire trois ou quatre minutes des plus agréables, et il convient de lui en savoir gré quand tant de ses collègues avec des tentatives plus ambitieuses, nous infligent de si fâcheux quarts d’heure – parfois consécutifs. »
En 1917, les Ballets Russes présentent à Rome une version de Feu d’artifice que Diaghilev fit interpréter dans un décor spécial et futuriste par le peintre Giacomo Balla (structures géométriques variées faites de matériaux transparents illuminés de l’intérieur).
Composé à Oustiloug, de juin 1907 à mars 1908, dédié à Alexandre Siloti.
Première exécution le 6 février 1909 aux concerts Siloti à Saint-Pétersbourg. Dirigé par Alexandre Siloti (durée 16 minutes).
Inspiré par la « Vie des abeilles » de Maeterlinck que le jeune couple lit avec délectation en 1907.
Curieusement, il s’agit dans l’esprit de Stravinsky d’une véritable musique « à programme ». Certes, à partir d’une idée purement musicale germée dans son esprit avant la lecture de Maeterlinck et loin de toute intention scénique.
Le ballet « Les Abeilles », construit sur cette musique par le chorégraphe Léo Staats et donné à l’Opéra de Paris dix ans plus tard, ne fait que reprendre cette intention de programme, mais la désamorce en la visualisant.
Stravinsky, oubliant son propos initial d’envoyer « au diable » l’argument…
…un peu de mauvaise littérature fut imprimé sur la page de garde de ma partition pour satisfaire mon éditeur qui croyait qu’une histoire allait faire vendre ma musique…
White : le ballet fut exécuté le 10 janvier 1917 à l’Opéra de Paris. L’adaptation n’avait pas eu l’autorisation de Stravinsky qui habitait alors à Morges, et Maeterlinck protesta.
C’est alors que Stravinsky accepta cette « mauvaise littérature »
…Cette œuvre est inspirée par un épisode de la vie des abeilles. La première partie donne une impression de la vie et de l’activité de la ruche. La partie centrale, un mouvement lent, dépeint le lever du soleil et vol nuptial de la reine, le combat d’amour avec le mâle choisi et sa mort. La troisième partie, une reprise de la première, montre l’activité sereine de la ruche.
Ainsi le pièce entière devient pour nous humains l’image fantastique d’un cycle éternel.
Conversations : Je regrettais cet incident avec Maeterlinck car j’avais un respect considérable pour lui, en traduction russe.
(Cet agacement est en grande partie provoquée par la crainte de devoir payer des droits d’auteur à Maeterlinck. Crainte que ressurgira périodiquement à propos de nombreuses œuvres scéniques du compositeur.)